THE FAULT IN THE MOON
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 Disappear with the night (petra)

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MessageSujet: Disappear with the night (petra)   Disappear with the night (petra) EmptyMer 2 Sep - 14:43

Disappear With the night


Le bruit qui déchire les tympans, les rires et les pas qui entrent dans la caboche et torturent un état déjà malade. Il ne supporte plus le tintement, la foule, cette masse agglutinée de personnes inconnues. Eux qui l’observent, eux qui se demandent, eux qui le reconnaissent. Voilà où mène un semblant de célébrité – l’absence de solitude. Ruben s’éclipse dans un bar. Se noyer. Ne plus parler. Dégagez hurlent les ambres. Assassines. Au fond de la salle, à ne côtoyer personne, les verres s’enchainent. De tout. Des mélanges hasardeux. A commander n’importe quoi. A ne plus savoir ce qu’il veut. « Passe-moi la bouteille » Qu’il beugle sous le regard des autres, pas moins alcoolisés que lui, mais plus résistants.  Il titube l’animal, incapable de voir devant lui. La table qu’il manque de renverser en se levant. Main posée sur le bois comme béquille douteuse. Vision à l’envers. Ça tangue par ici ! L’alcool et ses ravages. L’alcool couplé aux veines percées. Homme à la dérive. Des années maintenant, à crever lentement. Feu éteint. Vie soufflée. Plus personne n’est là pour le relever, s’occuper de sa carcasse. Personne pour le remettre dans le droit chemin. Personne pour l’engueuler avec férocité. Femme et enfant disparues. Personne.

L’argent est déposé. Maladresse. Il sort piteusement de l’établissement, cherche appui sur les murs des maisons, parcourt les rues à la recherche de sa maison. Petite ville. Se perdre est impossible. Trop tard. Ruben a tout oublié. Le numéro. Le nom. Plusieurs fois qu’il tourne en rond, n’atteint pas le périmètre de son habitation. Des jurons qu’il crache. Et la pluie qui décide de s’inviter. Garce ! Poing levé, les insultes aux lèvres. Il est beau à se trainer. Carcasse humaine. Piteux. Crevé. Plus rien à sauver. C’est ce qu’elles lui ont toujours dit – les suivantes, celles après l’épouse. Leur excuse pour ne pas rester avec lui. Malade. Mort. Chien boiteux. Sorcier sans ambition. Drogué. Elles ont toujours su appuyer au bon endroit – fracasser la coquille fissurée. Seul. Encore une fois. La dernière date de quelques mois.

Esseulé. Dos contre la pierre d’une bâtisse, le souffle est irrégulier. La panique soudaine de ne plus retrouver la maison. De ne plus savoir où il est. C’est l’abandon de l’enveloppe humaine. Sans le vouloir. Comme à chaque perte de contrôle sur ses émotions. Petit roux qui se roule en boule contre les pavés humides, cherche à oublier la pluie qui cogne contre le pelage. Des pas qui approchent, l’ouie plus fine. Il court se réfugier ailleurs, un peu plus loin, derrière des poubelles, à poser ses pattes sur les déchets des autres. Gluant. Il couine d’une douleur soudaine. Patte droite dans laquelle s’est enfoncée un objet. Métal. Les dents pour l’arracher, l’autre patte comme aide. Inutile. Blessure à soigner plus tard. La conscience humaine disparaît doucement, c’est le prix pour ses nombreuses transformations, pour l’enveloppe délaissée pendant trop d’années. Les déplacements douloureux, à ne plus pouvoir gambader comme il le veut. Course entre les passants. Ne pas se faire voir. Eux qui n’aiment pas les renards, eux qui chassent. Il court et bute contre une jambe. Etourdi le petit. Les pattes s’enroulent à l'inconnue. Museau fin, à la reconnaissance d’un humain apprécié. Oublié Ruben, ne reste que le mignon décharné. Couinement pour se faire remarquer. Patte qu’il tend. De l’aide.  △

(c) AMIANTE
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MessageSujet: Re: Disappear with the night (petra)   Disappear with the night (petra) EmptyMar 8 Sep - 20:08




Rouge nocturne par un soir de larmes, les billes d’argent qui se déploient depuis l’obscurité pour rebondir sous les touffes de lumière que gerbent les candélabres. La voûte céleste en pleurs au-dessus de la ville, d’une pluie abondante pour purifier l’écorce du monde de ses crimes. Jolie perdue dans les veines sinueuses de l’antre vermineuse,  de ces quartiers dépeuplés synonymes de catacombes. Guenilles coûteuses aussi sombres que les rigoles de sang qui dégoulinent du visage aux bras, ivoire mis en valeur par le crime de Madone. La féroce déambule entre les murs, à fredonner quelques lugubres cantiques d’une voix enchantée. Inspiration du moment, du meurtre poétique qu’elle abandonne dans le vestige de ses pas, de la banlieue désinfectée où l’on découvrira une dépouille froide aux premières lueurs de l’aube. Besogne ingrate qu’elle se réserve, elle, la muse enchantée, l’exécutrice des hautes œuvres, pour laisser aux flics le travail facile de déplacer le corps. L’identification risque d’être difficile, du visage il n’en reste rien, qu’une dentition infecte bordée par des tendons mis à nus. Masque de chair qu’elle tient entre ses doigts, d’un trophée qu’elle garde toujours avec elle, collection qui s’agrandit, horreur sympathique des souterrains planqués sous sa bâtisse des horreurs...

Le méfait accompli, Petra quitte le faubourg des misérables pour emprunter une avenue dépeuplée à cette heure, pas qui se hâtent sous la pluie. Envie pressante de se nicher dans la chaleur de sa maison et brûler sa gorge de quelques alcools. Se griser seule pour se réveiller avec un crâne de plomb au petit matin, routine nocturne pour la bête esseulée.

Pourtant, viens buter contre ses mollets nus un intrépide inattendu. La louve sursaute, lâche un grognement et pivote d’une valse brusque. Personne derrière elle, ni aux alentours. Un regard se glisse jusqu’à ses pieds, où une petite forme duveteuse y est diagnostiquée. Un renard ? Sourire triste au souvenir d’une époque jadis appréciée. Jeunesse tumultueuse où elle jouait des pieds et des mains pour attirer son regard à lui, joli tapis derrière son bureau, qu’elle sortait moult fois de ses gonds. Ironie de sentiments chaloupant, à l’homme parti loin, marié à une autre. Bref… « Qu’est-ce que tu fais là toi ? » Belle trempée qui s’accroupit et contemple l’animal semblant mendier son aide. Patte blessée, pauvre petit... Les bras s’étendent pour soulever en douceur la boule de poils blessée et la nicher contre son cœur. Un instant, elle ne pense au véritable qui se cache sous l’adorable moustache. Un animal perdu, malchanceux, rien de plus. Esprit en dérive depuis le sang écoulé plus tôt dans la soirée.

Rentrée, Petra abandonne ses escarpins dans le hall pour rejoindre le salon où brûle encore un feu vivace, dépose son colis sur le canapé sans une pensée pour le risque de saleté, et monte à l’étage pour chercher le kit médical. A son retour, la bestiole n’a pas bougé, sûrement trop épuisée pour avoir lutté toute la nuit, essayé de survivre dans le monde des humains, monde de féroces. Genoux par terre, la lycanthrope s’applique, ôte le métal incrusté en berçant le renard de mots réconfortants, désinfecte la plaie et finalise la séance par un bandage soigneusement placé. Petite patte soignée, ne reste plus qu’un peu de repos pour que l’éclopé retrouve force et usage. Déjà, elle peut entendre les ronflements de la petite bête endormie. Tendre sourire à l’esquisse sous ses yeux, Petra rejoint le comptoir, sort un verre qui se remplit aussitôt de vodka. Fauteuil qu’elle rejoint ensuite, se place délicatement près du renard, doigts traînant des caresses lentes sur le pelage encore humide. Les gorgées se succèdent, si bien qu’elle en oublie les macules de sang séché sur sa peau. Chaleur, alcool, le bien être s’installe progressivement, les paupières deviennent lourdes, s’endort bientôt la princesse damnée contre les coussins du canapé, renard blotti dans ses bras, jolie peluche sauvée des eaux.
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Disappear with the night (petra)
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